Voyeurisme selon DN à Jeune Création
par Philippe Agéa / exporevue


La conscience de l'artiste émerge dans un monde matériel, le nôtre, et ne peut s'y soustraire.

Comme l'opérateur scientifique il faut, de nos jours, prendre en compte l'observateur et l'exécutant. L'expérimentation scientifique est intimement liée au "chercheur", ce dernier influençant évidemment son environnement. Pour l'artiste, c'est la même chose, la liberté d'expression en plus. Le créateur impliqué dans l'actualité, hormis peut-être, le témoin ou le reporter, a donc deux voies ; altérer le réel ou le construire. Certains, dans ce dernier chemin choisissent l'aléatoire, d'autres la mise en scène. L'aléatoire est plus l'apanage du numérique, l'autre approche relève plus de la domotique. C'est, me semble t-il, la quête de DN, dans la métamorphose non-Kafkaïenne.

Derrière le sigle DN se cache un couple-équipe et non un sigle scientifique mystérieux, un Docteur Folamour, un DJ en transe. Laetitia Delafontaine et Grégory Niel produisent des prototypes qui relèvent de l'inconscient collectif des générations bercées par des Aliens de tous poils, même si leurs installations sont moins spectaculaires que celles de la science fiction des années 70, ou des comix de l'époque de la Guerre des Mondes d'Orwell et des films hollywoodiens plus récents

Ces robots-artefacts ont quand même la froideur sidérale des modèles du genre et de certaines pochettes de CD métal et hard… Leur vision "biologique hybride" cherche quand même des justifications scientifiques mystérieuses et interpellent le spectateur par des sensualités, sinon des sexualités du "4ème millénaire", comme bon nombre de BD nous ont fait voyager vers les galaxies du désir avec des machines infernales destinées à un supposé plaisir de la chair, le jour où nos corps auront muté…

Nous espérons la "mutation" joyeuse… Mais, où est passé l'atelier du peintre, depuis l'arrivée, enfin, de l'art transgénique.

Philippe Agéa
Paris, février 2003

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