un paradis artificiel,
Michel Alov / catalogue paysages, visons paradoxales, iselp, 2007


À travers leur installation Soleil Vert, Grégory Niel et Laetitia Delafontaine, se positionnant dans un questionnement de la représentation contemporaine de la nature, nous présentent un paysage composite né d'un hasard programmé. Le résultat visible est, en effet, l'assemblage anarchique d'images glanées au fil des heures sur une chaîne télévisuelle par un logiciel détourné de sa fonction première de vidéo - surveillance. Le filtre de capture, basé sur des données plastiques telles que l'intensité des couleurs (variation du contraste des pixels) ou la disposition de la ligne d'horizon et la dominance du plan fixe, est préétabli par les deux artistes. Le résultat qui en découle est un ensemble d'images d'une homogénéité souple se superposant les unes aux autres et créant ainsi une base de données de laquelle naîtra la projection finale. Ces représentations captées se détruisant au fil du temps permettent un renouvellement incessant des images projetées. C'est ainsi que le résultat visible, né d'un montage mécanique libre de toutes contraintes, offrant une sorte de zapping (télé)visuel, est toujours éphémère et unique. La vision offerte est donc une compilation d'images résultant du hasard nous offrant la représentation de paysages paradisiaques exempts de tout apport humain. Soleil Vert, c'est une multiplicité idyllique, " a-humaine ", sans cesse changeante et hasardeuse. C'est aussi le reflet d'une représentation de la nature idéalisée par le média télévisuel qui se pose en reflet à notre perception.

soleil vert / catalogue iselp


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