nexus / HEC et GLASSBOX / 2011
catalogue et son cahier couleur
catalogue, 28 pages
cahier couleur, 16 pages
Edités par HEC et Glassbox
500 exemplaires
2011
catalogue édité dans le cadre de l'exposition 'nexus' à HEC avec en commissariat associé Glassbox / 2011
Intéressé par le travail spécifique du groupe Nexus (Laetitia Delafontaine et Grégory Niel, Gianni Gastaldi, Patrice Maniglier) dans le cadre de La Forme des Idées, l’Espace d’Art Contemporain d’HEC, dirigé par Anne-Valéry Delval,
a invité Nexus, en partenariat avec le collectif Glassbox et accompagné de quatre étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Montpellier
et d’autres artistes invités, à réaliser une intervention sur le campus d’HEC dans la continuité de son sujet de recherche.
L’exposition NEXUS, organisée sous la forme de workshops
et d’une exposition, rassemble des artistes, des étudiants de l'école supérieure des beaux arts de Montpellier, des théoriciens et des intervenants : avec Lætitia Delafontaine et Grégory Niel (DN), Patrice Maniglier, Gianni Gastaldi, Ludovic Sauvage, Michel Martin,
Stéphane Despax, Florelle Michel, Geoffroy Sanchez, Elisabeth Pecheur, Guillaume Combal, Annabel Rioux, Thomas Leon.
extrait texte de Gianni Gastaldi dans le catalogue
OUVERTURE
Dans l’un de ses innombrables récits, Borges attribue aux Grecs la possession d’un labyrinthe « invisible, incessant »,
parce que seul formé d’une ligne droite. On sait combien cette image fascinait Deleuze, qui y voyait,
peut-être sans se tromper, la pure ligne du temps libérée enfin de l’assujettissement des articulations spatiales.
Mais la ligne droite, dans sa sévérité et sa marche infatigable, ne semble pas être la seule impasse que le fil d’Ariane aurait
à dénouer dans un univers dont Borges serait le démiurge. On y trouve aussi un roi de l’Arabie qui, pour se venger du roi babylonien
qui avait tourné en dérision sa simplicité en l’enfermant dans un subtil labyrinthe, a ravagé les royaumes de Babylonie et capturé son roi.
Après l’avoir emporté dans une longue chevauchée, le roi des Arabes s’adressa enfin à son prisonnier : « Ô, roi du temps et substance
et chiffre du siècle !, en Babylonie vous avez voulu m’égarer dans un labyrinthe de bronze avec maints escaliers, portes et murs ;
maintenant le Puissant a bien voulu que je vous montre le mien, où il n’y a pas d’escalier à monter, ni portes à forcer, ni fatigantes
galeries à parcourir, ni murs vous interdisant le passage. » Et en lui détachant les ligatures, l’abandonna au milieu du désert…
L’artiste est un constructeur de labyrinthes. Les escaliers, les portes et les murs de tout type constituent son plaisir et sa tâche.
Il les encourage et les critique avec la même ferveur, il les bâtit en bronze, en bois, en papier, en idée. Il les marque de traits et
de couleurs, de sons et de silences, autant d’indices tantôt pour offrir des pistes, tantôt pour fourvoyer le spectateur avisé.
Le philosophe aime les labyrinthes. Il édifie son héroïcité à force de monter des escaliers, de forcer des portes, de parcourir des
galeries et de braver des murs. Il dresse et redresse des plans et des cartes, il imagine des boussoles de plus en plus subtiles,
il va jusqu’à changer les règles mêmes du jeu. Ce qui fait que, dans les recoins de l’espace infiniment articulé des labyrinthes,
artistes et philosophes nouent une entente aussi secrète que la défiance qui informe leurs regards réciproques.
extrait texte d'Annabel Rioux dans la cahier couleur
Comme dans le Dogville1 de Lars von Trier, HEC est un
espace sans mur, mais clos, sans frontières autres que
symboliques, où la liberté apparente de circuler peine à
dissimuler un sentiment de pression constant, dont nul
n’est la source, mais que tous contribuent à générer.
Comme le village de Dogville, HEC est un espace
presque transparent, sans représentation, sans image.
La neutralité des lignes blanches tracées au sol, qui
forment l’unique décor du fi lm, trouve un écho dans
l’architecture sans qualité de ce campus des années
soixante. Dans l’imaginaire collectif, ce défi cit d’image
(qu’on peut sans peine étendre à tout l’enseignement
supérieur français) est le plus souvent comblé par une
mythologie propre aux fi lms de campus américains, où le
glamour des étudiants riches, beaux et cultivés se mêle
au sordide de leurs aventures, qui prennent pour théâtre
des bâtiments de vieille pierre, transpirant la sagesse et
le prestige . Au-delà des vues imaginaires, l’espace réel
du campus reste, lui, à investir.
> consulter le projet "go west" à HEC
> accéder au catalogue en pdf (1,2M) avec le texte de Gianni Gastaldi
> accéder au cahier couleur en pdf (1,2M) avec le texte d'Annabel Rioux
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